Créer, jouer un nouveau spectacle d’improvisation théâtrale, c’est un peu comme se jeter dans le vide sans savoir si on est au 2ème ou au 12ème étage, c’est marcher le long d’une falaise en fermant les yeux, c’est plonger dans des eaux inconnues et troubles, c’est affronter le danger sans en connaître la nature profonde, c’est accepter de n’être rien, de partir d’un endroit inconnu pour atteindre des rivages inexplorés, des mondes vierges.

C’est tout cela, mais c’est aussi pour celui qui en accepte les règles un plaisir indéfinissable, une griserie sans pareille, un moment d’éternité qu’il cherche à capter et à partager avec ses compagnons.

Le processus même de l’improvisation est une chose spectaculaire en soi. En créant ces spectacles, je souhaite que le spectateur, témoin privilégié d’un instant théâtral qui jamais plus ne se reproduira, partage en direct les doutes et les peurs de l’artiste. Je conçois cela comme une expérience unique où acteurs et spectateurs vibrent à l’unisson.

Depuis plus de 20 ans, sans retenue, sans pudeur, avec une folle générosité, les artites de l’improvisation se jettent dans l’arène, prêt à relever tous les défis.

Comme toujours, rapidité d’exécution, virtuosité de l’esprit, énergie créatrice en mouvement perpétuel, humour, émotion, folie, sont l’apanage des ces jouteurs et jouteuses de l’impossible et rien ne leur est plus cher que de partager cela avec le public.

Même si l’on n’a pas l’état de grâce, on se doit de cultiver l’état d’élégance.

Pascal LAURENT