Une table haute sur laquelle repose une harpe qui servira à signifier le début et la fin de chaque improvisation. Si possibilité, les lumières peuvent aussi signifier la fin de l’improvisation.
Une coupe pour les mots, un photophore avec une flamme et un petit récipient pour recevoir les cendres du mot brulé. Matériel : Røde Caster Pro avec des musiques et des sons préenregistrés.
Le maitre de jeu entre sur une musique épique
MJ : Qui sont-ils, pauvres humains, pour oser braver les dieux de l’imagination ? Quelle est cette folie qui s’empare d’eux et les jette nus et désarmés dans l’arène ? Qui les y pousse ? Qui les oblige à s’engager dans cette quête d’absolu ? Personne ! Sinon eux-mêmes. Je suis Horace ! Ma protectrice est Polymnie muse de la rhétorique et de l’éloquence et en son nom, je m’exprime ce soir. Laissez-moi vous présenter mes compagnons de route.
Les comédiens entrent de façon solennelle et viennent prendre leur place.
Compagnon 1 : Je suis Virgile ! Ma protectrice est Calliope, celle « qui a une belle voix » la muse de la poésie épique et en son nom, je m’exprime ce soir. Je suis celui qui vogue sur la mer ondoyante des récits inventés et sur les vagues de l’illusion.
Compagnon 2 : Je suis Ovide ! Ma protectrice est Thalie « la florissante, l’abondante » la muse de la comédie et en son nom, je m’exprime ce soir. Laissez-moi vous emmener dans un monde où la seule règle est de ne jamais croire un mot de ce que je dis, pour le meilleur et pour le rire.
Compagnon 3 : Je suis Myrtis ! Ma protectrice est Melpomène « la chanteuse » muse de la tragédie et du chant et en son nom, je m’exprime ce soir. Je suis l’architecte des rêves feutrés, la narratrice enveloppée dans le murmure de ses propres histoires.
Compagnon 4 : Je suis Sappho ! Ma protectrice est Érato « l’aimable » muse de la poésie lyrique et en son nom, je m’exprime ce soir. Je suis celle qui tisse les fils entrelacés des mots, dansant avec l’ombre et la lumière.
MJ : Nous voilà à présent devant vous, seuls maitres de notre destinée, et celle-ci nous conduit irrémédiablement sur le devant de la scène, face aux projecteurs, devant un public avide de sensation, avec pour seule arme l’envie formidable de se transcender, d’offrir le plus beau spectacle du monde. Quand on prend le temps d’y réfléchir, il faut une bonne dose de courage et d’insouciance, souvent les deux, pour faire ce don de soi-même. En acceptant de plonger dans les méandres de l’inconnu, nous faisons l’offrande de notre être, de notre âme. Nous nous lions l’espace d’un instant avec l’invisible, avec le sacré. On appelle cela du théâtre d’improvisation, mais c’est beaucoup plus que cela. C’est un de ces rares moments d’éternité où des hommes et des femmes s’unissent dans une forme d’art instantané dont les lois leur échappent encore.
Mais vous-même, public, n’êtes pas là par hasard, même si celui-ci, dis-t-on fait bien les choses. Ce soir vous allez être nos pourvoyeurs de mots et d’émotion, l’étincelle qui va mettre le feu à notre imaginaire, car chaque mot est la portion visible de tout un univers caché. (Aux compagnons). Etes-vous prêts, compagnons, à relever les défis qui vont s’offrir à nous ce soir ?
Les compagnons : Oui, nous sommes prêts.
MJ : Au public. Et vous, êtes-vous prêt à nous accompagner et nous guider par vos mots dans ce voyage vers l’inconnu ?
Le public : Oui, nous sommes prêts !
MJ : Alors que les muses s’amusent et nous inspirent.
Musique
MJ : La présentation ne serait pas complète si j’oubliais la flamme de l’imaginaire et, dans cette coupe, récipiendaire de tous les possibles, le peuple des mots, ceux que vous avez bien voulu nous confier ce soir.
Le MJ mélange les mots dans la coupe et en extrait un au hasard.
MJ : Le premier mot qui est invité ce soir est le mot (…) Qui a écrit ce mot ? Merci. Alors attention public, soyez attentif, soyez toutes et tous très attentifs, je vais vous expliquer la suite des opérations… je vais faire brûler ce mot à la flamme de l’imaginaire… tandis que le mot brûlera, nous nous recueillerons… lorsque le mot aura brûlé, mes compagnons et moi-même vous dévoilerons à tour de rôle, un court début d’histoire que la flamme et les volutes nous auront inspiré… alors vous pourrez faire votre choix et voir ici même se développer l’histoire que vous aurez choisi… est-ce clair ?
Il fait bruler le mot.
MJ : Que par le feu, le mot (…) exhale un peu de sa force et de son mystère.
Ensuite il se rend vers ses compagnons et à tour de rôle pose sa main sur leur épaule. A ce contact, le compagnon commence un début d’improvisation possible. Et ainsi de suite pour tous les compagnons y compris le maitre de jeu.
MJ : Vous avez entendu, comme nous, comme moi, plusieurs histoires possibles, maintenant vous pouvez faire votre choix…
(Choix du spectateur)
MJ : Nous allons respecter votre choix… maintenant, seulement maintenant… que les muses s’amusent.
(Noir – impro)
Répétition du protocole avec quelques fois des variantes.
MJ : Nous allons vous proposer une variante et nous allons imaginer que 5 auteurs illustres se sont penchés sur le mot (…)
EX : Samuel comme Beckett
William comme Shakespeare
Marguerite comme Duras
Michel comme Tremblay
etc.
MJ : Nous allons vous proposer une autre variante et nous allons imaginer que 5 réalisateurs célèbres se sont penchés sur le mot (…)
Ex : Alfred comme Hitchcock
Steven comme Spielberg
Quentin comme Tarantino
Sergio comme Léone
etc.
MJ : On dit des Muses, parfois, qu’elles sont hautes en couleurs et bien nous allons imaginer 5 couleurs qui auront chacune une teinte et une destinée qui lui appartient.
EX : Rouge comme une histoire de sang
Noir comme un polar
Rose comme une histoire sentimentale
Vert comme un roman d’aventure
etc.
MJ : Nous allons imaginer 5 mises en scène d’une pièce dont le titre contient le mot (Parapluie)
EX : A part la pluie, qui mouille le parapluie ? A la manière du théâtre absurde
Rosalie et le parapluie magique, à la manière d’un spectacle pour enfants
Le parapluie des Dieux, à la manière d’une tragédie Grecque
Chérie, j’ai encore oublié mon parapluie. à la manière du théâtre de Boulevard
etc.
